LE RAPPORT DE RECHERCHE COMPLET EST MAINTENANT DISPONIBLE – ‘CONTRACTER DES SERVICES DE SÉCURITÉ PRIVÉS DANS LE SECTEUR HUMANITAIRE: LE TEMPS DES RESPONSABILITÉS EST VENU’

Au cours de la dernière décennie, nombreux sont ceux qui ont constaté la présence croissante des prestataires de sécurité privés (PSP) dans les pratiques de gestion des risques de sécurité des organisations humanitaires. En général, les gardes contractuels postés devant les complexes en sont la manifestation la plus visible, et font désormais partie de la vie quotidienne de nombreux travailleurs humanitaires.

Pourtant, le recours aux PSP soulève souvent des doutes et des inquiétudes au sein de la communauté humanitaire, notamment en ce qui concerne les conflits potentiels avec les principes humanitaires et l’acceptation de cette pratique. Malgré ces inquiétudes, il existe peu d’informations sur l’ampleur de ces pratiques et peu de discussions sur les problèmes que soulève la contractualisation avec des prestataires de sécurité privés.

Au cours des six derniers mois, l’ICoCA et le GISF ont travaillé sur un projet de collaboration pour tenter de remédier à ce manque de connaissances. Par le biais d’un projet de recherche conjoint sur les pratiques actuelles des organisations humanitaires en matière de contrats de sécurité privée, notre objectif était à la fois de faire la lumière sur la question et d’utiliser les résultats de la recherche pour informer le développement de conseils pratiques pour des contrats de sécurité privée plus responsables. La recherche s’est composée d’une enquête et d’entretiens avec des représentants d’organisations humanitaires, principalement des ONG humanitaires.

Les résultats ont été présentés pour la première fois lors d’un webinaire en octobre et ont servi de base à une note de synthèse ICoCA/GISF. ICoCA et GISF sont maintenant heureux de publier les résultats complets de cette étude dans un rapport conjoint, Private Security Contracting In The Humanitarian Sector : Il est temps de prendre ses responsabilités. (en anglais)

 

Ce rapport met en lumière les tendances, les problèmes et les défis actuels concernant les pratiques en matière de contrats de sécurité privée dans le secteur humanitaire et propose des recommandations clés pour les améliorer.

Plus précisément, il présente 5 observations fondamentales qui étaient au centre de la plupart des témoignages reçus au cours de l’étude :

  1. Aujourd’hui, les organisations humanitaires font largement appel aux services des prestataires de sécurité privée, mais beaucoup d’entre elles ne sont pas équipées pour prendre des décisions éclairées lorsqu’elles passent des contrats avec des PSP.
  2. Le faible coût est souvent le principal moteur de la sélection des PSP, même si cette approche peut générer plus de risques pour les organisations humanitaires.
  3. Les organisations humanitaires ont une connaissance limitée et font peu référence aux normes internationales régissant les PSP.
  4. Les contrats de sécurité privée comportent des risques majeurs pour une organisation humanitaire : ils devraient impliquer une évaluation minutieuse des risques, la compréhension de leur impact sur l’acceptation, et des mesures d’atténuation efficaces.
  5. Dans de nombreux contextes, les conditions de travail des gardes sont souvent très mauvaises. Pour les organisations humanitaires, il est essentiel d’investir dans les relations avec leurs fournisseurs de sécurité.

Le rapport met en lumière les complexités liées aux contrats de sécurité privée, offrant aux lecteurs une compréhension globale des risques et des opportunités qu’ils peuvent présenter pour les organisations humanitaires. Par exemple, les choix en matière de personnel peuvent avoir un impact sur l’acceptation des organisations humanitaires lorsqu’elles contactent des agents de sécurité privés dans certaines zones. Le personnel des PSP lui-même peut présenter des risques pour le personnel des organisations humanitaires. L’étude souligne l’importance d’atténuer les risques de harcèlement et d’abus sexuels par les gardes contractuels.

Pour passer des contrats de sécurité privée responsables, les organisations humanitaires doivent faire preuve d’une diligence raisonnable en matière de droits de l’homme à l’égard de leurs fournisseurs, en mettant en place des procédures solides et un suivi rigoureux. ICoCA offre aux organisations humanitaires le moyen le plus efficace de garantir une diligence raisonnable rigoureuse en matière de droits de l’homme sur les prestataires de sécurité privée. Ceci est essentiel pour garantir que les PSP ne représentent pas un risque pour les organisations humanitaires, mais aussi parce que celles-ci ont un devoir de diligence envers leur personnel, les communautés locales, les bénéficiaires et le personnel sous contrat.

Ce rapport, ainsi que la note de synthèse qui l’accompagne, peuvent être considérés comme une première tentative pour ouvrir le débat sur le sujet et comme une base pour une action immédiate. Bien qu’il appelle également à davantage d’enquêtes impliquant un plus large éventail d’acteurs humanitaires, il existe des mesures concrètes que les organisations humanitaires et leurs donateurs devraient prendre dès aujourd’hui.

L’ICoCA et le GISF espèrent que ce rapport sera utile à toute personne impliquée directement ou indirectement dans les processus de passation de marchés de sécurité privée, ou à toute personne intéressée par l’industrie de la sécurité privée, son rôle dans le secteur humanitaire et l’évolution de la gestion des risques de sécurité humanitaire.

Une version imprimée du rapport est disponible ici. (en anglais)